D’Amorgos, vendredi 29 mai 2015


Déjà plus d’un mois que nous sommes en Mer Egée !


 

 

 

 

 

Nous commencions notre croisière par un saut sur Mykonos.

Le pont du bateau qui allait jusqu’au Pirée était bondé. La moitié des passagers au moins était constituée d’hommes, Egyptiens, Algériens et Ethiopiens venus en Europe par le biais de la Turquie puis avec des passeurs chèrement payés. Certains avaient fait un peu de prison dans les îles grecques car arrivés illégalement puis étaient envoyés vers Athènes où l’on ne saurait que faire d’eux. Les autres n’avaient sans doute pas été contrôlés. En tout cas, tous étaient maintenant en Europe et c’est ce qui comptait pour eux. A Mykonos il n’en descendit aucun. Ce n’est pas un endroit pour eux. Ici on vient pour faire la fête et dépenser son argent dans les cafés et les restaurants. Autant dire que ce n’est pas un endroit pour nous non plus. Nous nous installions au Paradise Beach Camping. La route étroite et très défoncée, toute en côtes terribles et descentes courtes mais vertigineuses, traversait un paysage de petits champs entourés de murets de pierres débordant de fleurs printanières. Bien évidemment aucune parcelle n’était plus cultivée et les logements de vacances poussaient un peu partout. Je me doutais bien que ledit Paradise ne me plairait pas. Mais bon, la tente était plantée sous les oliviers et mûriers et nous avions vue sur une colline granitique. Pour ce qui était de l’ambiance nous tenterions d’en rester le plus à l’écart possible. La petite ville de Mykonos n’est plus qu’un vrai souk envahi de boutiques de souvenirs et de restaurants et de bars dans lequel déboulent chaque jour des contingents de croisiéristes. Deux jours sur place nous suffirent amplement.

Nous avions rendez-vous avec Jean-Marc et Marguerite à Tinos une semaine plus tard. Nous avions donc largement le temps de visiter une autre île. Ce fut Andros, toute proche du continent et sur la même ligne de ferry.

On aborde Andros par sa côte Ouest aride et quasi déserte, au petit port de Gavrio. Tout de suite on sent que ce sera plus calme qu’à Mykonos. Nous plantions la tente dans le petit camping du port, qui officiellement n’ouvrait que deux jours plus tard, dans une oliveraie en terrasses. Pas de vue mais la paix et de très beaux arbres autour de nous, vénérables et tout en fleurs. 

L’île d’Andros est la plus au nord des Cyclades, dominée par la grosse montagne de l’Eubée. Au sud on voit Syros et plus loin Naxos, haute elle aussi et souvent signalée par quelques nuages. Contrairement aux autres îles cycladiques qui ne sont, pour la plupart, que de gros cailloux pelés semés dans la mer – exceptée Naxos qui est agricole – Andros est verdoyante. Des ruisseaux déboulent en cascades des sommets jusque dans les oliveraies et les jardins luxuriants et fleuris qui entourent les maisons blanches. Les figuiers poussent comme de la mauvaise herbe et sont déjà chargés des fruits qui seront mûrs en juin. Les versants des monts sont aménagés en terrasses, souvent encore entretenues sinon cultivées. L’ïle est peu habitée et ne vit plus que du tourisme. Et les maisons ou petits complexes de locations de vacances ont poussé comme des champignons un peu partout. Certains n’ont pas fini de pousser et n’en finiront jamais, stoppés dans leur construction par la « Crise » et cela fait autant de ruines  neuves de béton qui resteront là ad vitam æternam. Il était temps que cela s’arrête d’ailleurs, les entrepreneurs commençant à monter n’importe quoi, comme s’il suffisait de faire blanc pour que ça passe.

Nous roulions tout au long de la côte par endroit tout à fait sauvage, Paleopoli, établissement antique d’une ville dont il ne reste rien, si ce n’est les bases de l’ancien port désormais submergé et dont le dessin apparaît en transparence dans l’eau. Des monastères étaient indiqués vers les hauteurs mais après quelques tentatives par des côtes à 15, voire 18 %, nous renoncions à les atteindre. Et puis nous tournions vers la côte opposée pour descendre jusqu’à Chora, ville principale de l’île. Et nous fûmes déçus. Il n’y a pas sur Andros de villages pittoresques où l’on va par des ruelles et des calades de chapelles en terrasses. C’est son paysage qui retient et fait plaisir. 

Arrivée à Tinos le 5 mai en fin de matinée. Quelques propriétaires attendaient le touriste, photos de leurs chambres à louer à la main. Nous suivions une jeune femme qui nous avait annoncé une chambre avec un coin cuisine pour 20 € la nuit. Une fois sur place nous fûmes conquis. La maison, située dans une ruelle du vieux quartier, ne comportait que deux chambres, chacune avec salle d’eau privée, séparées l’une de l’autre par une petite cuisine toute équipée. C’était comme un petit appartement qui    serait impeccable quand Jean Marc et Marguerite nous auraient rejoints. C’était propre, coquet, joliment décoré. Nous dînions sur notre terrasse dans une grande paix.

Tinos est surtout connue – et courue – pour ses pèlerinages dédiés à la Vierge Marie et son icône miraculeuse. Une large avenue, que certains pèlerins parcourent à genoux, monte tout droit du port à l’imposante église où est conservée la précieuse icône mais également une forêt d’encensoirs pendus à la voûte et après lesquels sont accrochés des ex votos en argent de toutes sortes, berceaux, voitures, maisons, membres ou silhouettes humaines, brebis, ânes, île de Chypre, tour Eiffel (en voilà qui voulait tellement voir Paris !), et même une bicyclette.

L’histoire de cette église et de cette icône est à peu près celle-ci, d’après ce que j’ai pu lire et que je résume à ma manière. Sœur Pélagie – devenue depuis Ste Pélagie – là-haut dans la cellule de son monastère haut perché, a reçu trois fois la visite de la Vierge Marie lui indiquant l’emplacement d’une icône cachée. « Tu vas avertir des hommes pour qu’ils creusent dans le terrain de Doxamas et quand ils l’auront trouvée vous construirez une grande et belle église en mon honneur » - « Tu es sûre qu’il y a une icône à cet endroit ? »-« j’en suis sûre »-« Et qui me dit que tu n’es pas le diable déguisé ? »-« Moi je te le dis. Je suis la Sainte Vierge » - « Mais pourquoi faut-il construire une église ? » - « Parce que je l’ai décidé » - « Bon. On t’en fera une belle et grande tu verras » - « J’y compte bien, Sur ce, Adios ». C’était le 23 juin 1822 et le 30 janvier 1823 Pélagie expirait. Depuis, en janvier, le 25 mars jour de l’Annonciation, le 23 juin et le 15 août pour la Ste Marie, les pèlerins arrivent en foule, les miracles arrivent moins nombreux mais la monnaie tombe dans les tiroirs caisses du clergé et des commerçants de l’île. Merci Ste Pélagie.

Nous montions jusqu’au monastère d’Agia Pelagia conçu comme un véritable petit village de maisonnettes blanches groupées autour de leur église et ceint d’un énorme mur blanc fortifié. J’y aurais bien demandé l’hospitalité comme dans les monastères bulgares mais de toute façon, ayant oublié que nous étions en bermuda – tenue de cyclisme – nous recevions l’ordre, poli mais ferme, de vider les lieux. 

Nous commencions la tournée des villages de l’île par le sud, Triantaros, Dia Hora, Arnados, Falatados, à vélo sur des petites routes très tranquilles grimpant dans un paysage de terrasses ponctué de nombreux pigeonniers tout en dentelles de schiste et les non moins nombreuses chapelles blanches. Autant de chapelles que de clans ou de familles. Justement devant l’une d’entre elles s’était garé une vingtaine de voitures. Des gens endimanchés sortaient de la chapelle où apparemment la messe venait d’être dite en mangeant un morceau de pain béni. Le Pope était déjà dehors avec son téléphone portable. Un traiteur avait dressé une table pour le festin de midi et servait du café en attendant. Nous nous approchions, toujours timidement à cause de nos shorts, et profitions de l’aubaine pour visiter les lieux. La chapelle avait sans doute été restaurée dernièrement avec beaucoup de goût. Que ce soit les icônes de l’intérieur, les ciselures de marbre autour des fenêtres, la décoration des encadrements de portes, tout était sobre et beau. Une femme vint nous expliquer en Français que ce jour de St Euphème, toute la famille et les amis avaient l’habitude de se retrouver à la chapelle pour une messe et un repas et nous invita à prendre une tasse de café. Ravis d’avoir pu entrer dans ce petit bijou de chapelle, nous reprenions nos biclous et allions pique niquer près d’une fontaine et sous l’ombrage d’un beau platane.

Tout autour de Tarampados des sentiers invitent à se rapprocher des nombreux pigeonniers répartis dans le vallon. A Kambos, dans ce village comme tous les autres complètement désert et pourtant si bien entretenu, nous débouchions surpris, sur une taverne avec ses quatre tables bleues dehors et son cafetier plongé dans un livre en attendant le client qui pourrait tomber du ciel. 

Tinos était appelée dans l’antiquité l’Ile d’Eole et nous eûmes la preuve que le dieu l’habitait toujours lorsqu’ il se mit à souffler comme un  fou pendant quatre jours. 

Notre étape suivante fut Naxos où nous passions d’abord deux jours dans la pension d’Irène qui nous offrit cafés, petit chaussons fourrés au fromage, jus de fruits, etc. puis déménagions pour aller planter la tente à 7 km de là. Le vent s’était calmé. Plus de prétexte pour ne pas camper.

C’est sur une plage de Naxos que Thésée abandonna Ariane après s’être bien servi d’elle. Dionysos devait arriver un peu plus tard et l’enlever, ou peut-être tout simplement la consoler. A mon avis elle ne perdit rien au change en étant quittée par un jeune blanc bec qui se prenait pour un héros et récupérée par un bon vivant qui ne pensait qu’à voyager et faire la fête. Nous nous perdions avec bonheur dans les ruelles du kastro, visitions le musée archéologique contenant de belles pièces puis partions chaque matin à la découverte de l’île.

Près d’anciennes carrières de marbre deux kouros ont été abandonnés, cassés avant d’être finis, athlètes blessés, tombés au milieu des roches. Le premier dort sous un chêne à l’entrée d’un verger d’agrumes. Une paysanne nous servit un café grec dans ce jardin des Hespérides. Elle nous raconta que son grand-père avait découvert la sculpture en 1900.

Nous roulions sur des petites routes campagnardes entre des murets de pierres, dans un paysage de parcelles ocres à la bonne odeur de foin et d’oliveraies, ou bien, du côté de Halki, dans un paysage de roches roses, désert de caillasses. 

A Halki un panneau touristique indique le plus vieux marché de l’île. Je crois pour ma part y avoir rencontré le plus vieux marchand. Dans l’épicerie-quincaillerie il y avait visiblement de l’eau à vendre. Je fis remarquer au vieux assis devant la porte que, bien que sortant du réfrigérateur, elle n’était pas fraîche. « Mesa ! » (Dedans !) me répondit-il. Après avoir attendu quelques instant à l’intérieur je ressortis lui demander le prix. « Mesa ! » répéta-t-il encore. Je rentrai dans la boutique et me mis à héler. « Hella ! Hella ! » et j’entendis enfin une voix chenue me répondre du fond d’un couloir « Perimene ! Perimene ! ». J’attendis donc pendant ce qui me parut un long moment. J’avais préparé 50 cents à poser sur le comptoir en guise de paiement quand arriva enfin un papou hors d’âge finissant de rajuster ses braies, c’est-à-dire la ceinture de flanelle, le gros pantalon de laine, chemise et gilet de feutre et qui m’annonça : « 1 € ». C’était certes cher, mais j’avais eu le privilège de rencontrer le plus vieux marchand de l’île.

Les premiers pas sur le port de Paros me firent croire à une redite de Mykonos. Kyrielle de cafés et restaurants en bord de mer et ruelles envahies de boutiques de souvenirs. Mais cela cesse vite et l’on est bientôt dans un superbe village typiquement cycladique : chapelles à coupoles bleues, dallage de schiste cerné de blanc, passages et impasses, murs blancs tâchés du rouge sang des bougainvillées, jarres annelées couleur terre ou blanches sur fond blanc. Nous déambulions dans ce labyrinthe avec plaisir, de surprises en surprises.

Dans le village de Lefkes un groupe de stagiaires faisait de l’aquarelle, guidé par le prof. Je faisais discrètement le tour de tous ces jolis dessins faits sur du beau papier avec de très bons pinceaux, juste ce qu’il faut de pigment et beaucoup d’eau. Et puis, un peu plus loin, au coin d’une ruelle, je sortis mon Molière en Petit Classique Larousse et sur les pages imprimées et jaunies par le temps, croquai une chapelle au feutre, la coloriai à la gouache, puis surchargeai à la craie grasse pour terminer avec un gros crayon noir. Quel manque de technique ! Un soir est arrivé au camping un jeune couple de cyclos. Nous bavardions quelques instants qui suffirent à les charger d’enthousiasme et les réjouir d’avoir rencontré deux vieux routards (nous, en l’occurrence).

Le dernier soir à Paros nous nous enfermions tôt sous la tente et ce ne furent pas moins de quatre orages qui se succédèrent dans la nuit, avec de la grêle, de grosses bourrasques de vent et éclairs fulgurants. Nuit blanche pour nous et test pour notre petite tente Quechua achetée à Istanbul qui résista fort bien au vent et à la pluie.

Nous sommes maintenant à Amorgos depuis deux jours, île austère et belle qui apparaît d’abord en venant du large comme une barrière grise sur la mer. Le vent s’est remis à souffler en bourrasques et les nuages sont si bas qu’ils cachent les sommets. La température n’excède pas 18° et nous nous sommes offert une chambre tout confort pour trois nuits.

Et puis il m’est arrivé une tuile ! Me voici soudain atteinte par la soixantaine ! Un truc que je n’avais jamais pensé attraper ! Aussi, pour reprendre les choses en main et le taureau par les cornes, nous retournons sous la tente dès demain. Retour à la vie à quatre pattes et les nuits à la dure ! 

Article rédigé le 22 juin

 

Nous vous avions laissés fin mai à Amorgos.

Au fur et à mesure de nos découvertes nous fûmes conquis par cette île, au point d’y rester quinze jours !Villages superbes, chapelles, monastères perdus dans la montagne, entourés de chênes verts d’un vert très dense et de buissons rouge sang et ocres. De ces endroits haut perchés la vue plongeait sur la mer et les îles toutes proches. Le soir au couchant la paroi rocheuse se teintait de corail. Les appels des ânes nous ravirent et nous crûmes avoir retrouvé la Grèce de nos premiers voyages en croisant à maintes reprises des ânes bâtés de la lourde selle traditionnelle de bois. 

Nous montions en 1h30 de marche jusqu’au monastère d’Agios Teologos, véritable forteresse blanche dominant un plateau. « La clef est sous une pierre près de la porte » nous avait-on dit. Nous la trouvions et entrions dans l’église aux voûtes romanes. 

Vers le monastère d'Agios Theologos
Vers le monastère d'Agios Theologos

Le monastère d’Epanokoriani est beaucoup plus près du village de Lagada, vingt minutes à peine sur un sentier bien pavé à travers la broussaille rouge. Sa coupole bleue se voit de loin. Ce monastère nous séduit tout à fait, havre de paix immaculé. Un homme suivi de deux ânes nous y précéda. Il avait les clefs des lieux. D’une remise il sortit de quoi préparer deux cafés frappés, ce breuvage instantané désormais préféré des Grecs, et bientôt le rejoignit un compère arrivant de la garrigue, lui aussi accompagné d’un âne. J’imaginais que le deuxième avait, à l’aide de son portable, donné un coup de fil au premier : "Prépares le café, j’arrive !"». Nous prenions nos carnets de croquis pour profiter de la paix des lieux.

C’est à vélo que nous allions jusqu’à Chora, la « capitale » de l’île. Quinze kilomètres dont dix de côte ardue pour franchir un col. Les chèvres, quand elles ne baguenaudaient pas sur la route, se confondaient avec la roche, comme des silhouettes collées à la pente. A Chora une chapelle peut toujours en cacher une, voire deux ou trois autres, et les coupoles et croix blanches se superposent dans le ciel. 

Deux kilomètres en contrebas du village est le fameux monastère de Xoloviotissa, forteresse blanche plaquée à la falaise de granit au-dessus des flots. On y accède par un chemin empierré escarpé puis une porte étroite et basse et les trois moines qui habitent encore les lieux nous accordent l’accès des deux chapelles superposées. Les icônes sont anciennes et belles mais c’est certes l’inaccessibilité et la beauté sauvage des lieux qui donnent toute sa valeur à la visite. Puis on nous fit entrer dans une petite pièce aux murs garnis de portraits de patriarches et l’un des moines nous apporta un verre d’une liqueur confectionnée à base d’herbes aromatiques et un verre d’eau. Une coupelle de loukoums au mastic de Chio était à disposition. Alors que nous ne savions comment remercier de la visite accordée, on nous faisait l’offrande du glicko ! 

Nous voulions passer quelques jours à l’autre bout d’Amorgos, à Katapola Malgré les écueils le bateau passa entre le gros rocher de Nikouria et la côte. Puis nous sortions de l’abri que forment cet ilôt et la côte si proches l’un de l’autre qu’on les croirait rattachés par quelque banc de sable. Nous admirions le coucher de soleil derrière Naxos, contents de n’avoir qu’une heure de navigation prévue, la houle forcissant avec l’arrivée de la nuit. Le ferry accosta carrément sur le trottoir devant les cafés et restaurants de Katapola, profondément encaissé au fond d’une anse étroite. C’est l’image exacte qu’on peut se faire d’un petit port grec. Les logeurs étaient alignés avec les photos de leurs chambres à la main. On se serait cru vingt ans en arrière. Nous suivions Vangeliki jusqu’à sa pension  à quelques minutes à pieds. La chambre était petite mais il y avait une cuisine et surtout une formidable terrasse avec vue sur la mer et la montagne. 

Nous avions repéré des sentiers de balades dans cette partie sud de l’ile et une route des crêtes à suivre à vélo, malgré un dénivelé énorme. Mais dès le premier jours, dans Hora où nous étions retournés pour dessiner, une douleur dans un genou me fit renoncer à toute randonnée. De plus le vent fut glacial pendant deux jours, charriant de lourdes nuées. 

Le dernier soir dans les Cyclades, le Meltem se calma et nous prenions un verre de raki au miel (offert par la patronne du camping d’Aegiali) au soleil qui chauffait doucement.

Et puis nous nous sommes réveillés un matin réalisant que nous étions en Grèce depuis sept semaines !

Nous prenions notre temps. Trop. Beaucoup trop pour continuer à envisager le périple prévu qui devait nous faire passer par Prague puis traverser l’Allemagne avant de redescendre sur Marseille où nous aimerions être en septembre. Il allait falloir réétudier les cartes.

Nous prenions donc le premier bateau pour Le Pirée.

Au Pirée
Au Pirée

Quand, dans les années 80-90, nous débarquions au Pirée nous aimions le côté Grand bazar aux alentours des cales et du métro. Nous y mangions presque à chaque fois un souvlaki pita bien grillé accompagné de crudités, oignon et sauce au yaourt. Aujourd’hui le quartier est devenu sinistre, la moitié des boutiques sont abandonnées, les petits marchands de rue ont déserté et le souvlaki pita n’est plus que miettes de poulets arrosées de mayonnaise industrielle. 

Il fallait que nous revenions sur le continent pour trouver un peu de chaleur et un temps calme. Nous franchissions le canal de Corinthe au niveau de l’eau par l’ancien pont submersible d’Isthme.

Le pont submersible d'Isthme pour traverser le canal de Corinthe
Le pont submersible d'Isthme pour traverser le canal de Corinthe

Nous poussions jusqu’à Olympie que nous voulions revoir.

La Palestre d'Olympie
La Palestre d'Olympie

Les ruines sont réparties au milieu de grands arbres comme dans un beau jardin et les arbres de Judée me donnèrent le regret de ne pas être venue en avril mai au moment de leur floraison. Le clou d'Olympie est dans le musée. Le groupe de sculptures ornant le tympan du temple de Zeus me redonna le même choc que lors de la première visite en 1984. Quelle merveille ! 

Fronton du temple de Zeus
Fronton du temple de Zeus

Et je vous écris du bateau qui nous emmène vers Venise. C’est alors que nous pouvons reprendre une fois de plus la phrase de Gilles Lapouge : « Je ne me dirige pas, je me suis. »


Drôle d’ambiance sur le port de Patras où nous attendions l’embarquement, assis sur nos tabourets faute d’avoir trouver un banc ailleurs que dans une salle d’attente bruyante. Rien que huit mecs en face de nous  jouaient à cache-cache avec la police du port en voiture et à moto. Les grilles et barbelés, ils les franchissaient sans difficultés et nous en avons vu deux se planquer sous les camions en attente d’embarquement, bientôt délogés par un garde. Nul doute que quelques uns d’entre ont réussi à embarquer clandestinement. 

Pour voir les croquis réalisés pendant ce séjour en Grèce, aller sur http://lescroquisdelescampette.jimdo.com/croquis-de-gr%C3%A8ce/