Après 10 jours en Turquie
Dimanche 2 juin 2013
Merhaba – Bonjour de Turquie
Nous voici depuis dix jours en Turquie mais laissez moi vous raconter notre traversée d’Athènes à l’île de Samos. Un vrai plaisir. Une navigation de nuit, sur une mer d’huile, par une température si douce que nous étions en liquette sur le pont, à regarder les îles et leurs villages éclairés accrochés aux collines. Notre bateau ne desservit pas moins de quatre îles et chaque halte nous tirait de notre matelas que nous avions mis par terre dans un coin de couloir. A Samos nous trouvions une belle chambre bien claire avec cuisine, salle d’eau et terrasse pour 25 € la nuit. Grand luxe et c’est bien dommage que nous n’y ayons passé que deux nuits. Mais le voyage nous tire par le bout du guidon.
Choses vues en Grèce : les fournos , vieilles boulangeries aux étagères de bois et four dans l’échoppe ont complètement disparu. Ce sont maintenant des magasins rutilants avec vitrines et caisses enregistreuses, mais les petits gâteaux secs y sont toujours délicieux.
En haut d’une descente vertigineuse à nombreux virages, un panneau indique « katastrophes, 9 km »
Nous avons quitté la Grèce avec un goût de trop peu. Nous reviendrons.
Et maintenant, la Turquie. Nous avons finalement changé nos plans et avons décidé de descendre la côte vers le Sud, jusqu’à Antalaya afin de visiter les sites antiques que nous voulions absolument voir avant les grosses chaleurs et l’affluence des vacanciers. Nous irons donc à Istanbul en juillet.
Nous avons commencé la visite par Ephèse, grandiose, puis Priene, Milet et Didime. Les sites sont impressionnants, émouvants, tous différents. La bibliothèque de Celsius d’Ephèse est encore plus belle que le laisse deviner les photos, quant au théâtre, il est immense, pouvant accueillir 25 000 spectateurs, mais le plus beau que nous ayons vu jusqu’à présent reste bien celui d’Epidaure.
Priène surtout nous plut, petite ville dans une pinède sous son massif rocheux et dominant une vaste plaine. Il semblait que la population allait revenir pour relever les murs et les colonnes et reprendre le cours d’une vie antique.
Un banc d'antiquité(s)
Priène, tambours de colonnes du temple d'Athéna
Nous pédalions dans une plaine en plein soleil. Les moissons de blé se terminaient. « Aurions-nous manqué Milet ? Tu crois que c’est ce petit castel là-bas ? » Et soudain, ouahou ! c’est là devant nous :
Cependant, pour l’instant, pas grand-chose à raconter sur le pays.
Visitant ces cités nous sommes tellement dans le même monde hellénistique qu’en Grèce que nous ne réalisons pas vraiment que nous sommes en Turquie. Bien sûr le muezzin a remplacé les envolées de cloches, la langue turque est douce et le vocabulaire difficile à mémoriser (à lire ce ne sont que des k et des u), mais quand je vois des Turcs blonds, ou encore chauves, maigrichons et à lunettes, je m’étonne. Un vrai Turc doit avoir de grosses moustaches et une abondante tignasse noire, voire grise.
Les Turcs boivent des petits verres de thé très fort et sucré à longueur de journée. Et quand le courage nous manque pour appuyer sur les pédales, si une taverne pleine de papous attablés devant leur verre de thé se présente, cette boisson accompagnée d’un pain rond au sésame –kouloury en grec, simit en turc- sont les bienvenus. Les Turcs sont plutôt courtois, même en voiture - ce qui nous étonne et ne correspond pas à ce que nous avions lu -. Deux mondes semblent se côtoyer et c’est surtout visible les jours de marché dans la tenue des femmes. Certaines sont coiffées d’un foulard et vêtues de pantalons bouffants ou jupes longues, gilets à manches longues, d’autres sont en short ou jeans moulants et débardeurs.
Le dimanche, c’est jour de pique nique, sur les plages, dans les pinèdes, mais aussi dans les jardins publics ou sur les trottoirs pour peu qu’il y ait un peu d’ombre. Les BBQ sont sortis, cela sent la grillade partout, et ils passent la journée à grignoter, siroter, bavarder et somnoler.
Pour ce qui est de la nourriture, c’est plutôt décevant pour l’instant. Il nous est difficile de faire nos courses, tout étant conditionné pour familles nombreuses. Outre qu’il fait chaud et que nous ne pouvons pas garder les aliments frais, nous ne tenons pas non plus à nous surcharger. Les olives sont moins bonnes qu’en Grèce, idem pour le pain qui est franchement mauvais (le pire qu’un boulanger français pourrait faire, ce qui n’est pas peu dire). Moi qui croyait arriver au pays du yaourt, outre qu’il soit vendu par pots de 500 g ou 1 kg, il n’a aucun goût. Pas ou peu de boites de conserves. Plus de petits gâteaux secs. Quant au raki que nous avons tenu à goûter pour mon anniversaire, il coûte le prix d’un très bon whisky et ne vaut certes pas l’Ouzo. Nous pouvons heureusement acheter des fruits pour un prix dérisoire – c’est le moment des pêches et des cerises et nous ne nous en privons pas (1 € /kg) -, des tomates et des concombres aussi qui font partie de tous nos repas. Nous avons testé le giros : bien moins bon que ceux de la gare d’Austerlitz ou de la Canebière et pas moins cher. Hier soir, c’était soirée koftes, des boulettes de viande hachée et grillée, franchement pas terrible. C’est un peu la mal bouffe. Je crois qu'il va falloir se régaler avec nos platées perso de pâtes ou de riz. Patience, les choses changeront peut-être quand nous changerons de région.
Nous venons de passer deux jours dans un village très rural où il y avait plus de vaches et d’ânes que d’habitants. Contraste violent avec les stations balnéaires toutes proches. Le paysage alentours était assez extraordinaire, dans un chaos rocheux et montagneux au bord d’un lac salé, ancien golfe marin fermé par le limon.
Le village de Kapiriki
Ces deux derniers jours furent durs durs. D’ailleurs DUR, ça veut dire STOP en Turc. Deux étapes avec de fortes côtes et aujourd’hui un vent fou de face.
Hier soir, c’était camping presque sauvage derrière un restaurant (celui des boulettes) et ce soir, c’est l’hôtel car pas de camping et on n’en peut plus. Cela nous a permis de faire un
petit tour en fin d’après midi dans des vieux quartiers turcs, ce que nous n’avions pas encore vu. Les nouveaux quartiers, très nombreux, nous rappellent en fait un peu les nouvelles cités
chinoises ...
Petit encas sur la route
Affaire à suivre. La Grèce nous manque. Surtout maintenant que nous avons vu qu’il y a des campings dans toutes les îles des Cyclades. Et dire que nous allons passer demain à 2 h de ferry de Rhodes
Camping à la ferme
Samedi 8 juin 2013
Dimanche dernier, à l’hôtel de Mugla, un cycliste australien prenait son petit déjeuner. Son vélo était posé dans le hall, non loin des nôtres. C’était un tout petit vélo, pliant. "pas de problème pour prendre l’avion nous dit-il, mais je ne peux porter qu’une dizaine de kg et je vais à l’hôtel". Notre Australien, qui devait compter une bonne dizaine d’années de plus que nous, avait parcouru la veille 130 km. « mais avec ce vent j’étais fatigué comme si j’en avais parcouru 300 ». Hé bien moi, j’en avais parcouru 50 et étais crevée comme si j’en avais fait 130 !
Dans la descente vertigineuse de 10 km qui plonge sur la Mer Egée avec vue extraordinaire, il nous doublera avec un hurlement de joie, nez dans le guidon, et ne profita certes pas de la vue sur la presqu’île de Marmaris et les sommets enneigés au Sud Est, l’île de Kos, la Grecque, en silhouette à l’horizon.
Nous devions faire étape dans un camping en bord de mer qui s’avéra fermé. Et vu le côté résidentiel de la station balnéaire, impossible de « camper sauvagement » sous peine de se faire virer par la police. Le petit gâteau acheté pour la pause se révella insipide. Nous continuions notre route. Je me fis arnaquer sur le prix de l’Ayran (yaourt fermenté liquide, boisson traditionnelle turque). Route en plein soleil, Turcs pas aimables … GRRR… Nous tournions vers Köycegiz où un un camping était indiqué sur la carte. Je me demandais bien pourquoi il y aurait un camping dans cet endroit perdu. Mais bientôt la route se transforma en boulevard ombragé, des boutiques proposèrent des articles de plage et nous arrivions sur la rive de ce que nous prenions pour un lac mais qui est une entrée de mer et au bout du front de mer un terrain de pique-nique et camping où l’on nous tendit les clefs d’une salle de bain rien que pour nous. Tout allait bien , tout allait mieux.
*
De Cappadoce
Jeudi 20 juin 2013
Voici plus de dix jours que nous sommes en Cappadoce, dans ce décor minéral à plus de 1000 m d’altitude, émerveillés, ne sachant où poser nos regards et comment user nos crayons tellement c’est beau. La nature, l’érosion et la trace humaine forment, dans un parfait équilibre, un paysage surnaturel. Sur les pitons blancs, rose, striés de jaune souffre ou de vert, les trous des pigeonniers semblent autant de niches votives. Des baumes ont été aménagées par l’homme, des cavités creusées – et l’on peut suivre sur les parois chaque coup de burin -, des voûtes et des ogives parfaites taillées, puis décorées, des églises inventées dans la profondeur des roches. Il y a bien sûr les églises couvertes de fresques parfois restaurées que l’on peut voir en payant un droit d’entrée, et puis celles que l’on découvre au hasard des promenades dans les vallées sinueuses, de l’humble chapelle décorée de motifs géométriques ocre rouge à celle recouverte de fresques bien à l’abri des intempéries, aux plafonds gravés d’énormes croix. Et puis, cette immense et haute nef toute blanche, invisible de l’extérieur, avec ses piliers énormes, ses chapiteaux, ses arches, tout cela taillé dans la roche friable. Une merveille ! Il y a aussi des cavités nues, vides et le peintre rêve de s’en voir octroyer une pour laisser l’imagination et les brosses couvrir les parois.
Nous aimons aussi, entre toutes ces roches aux formes tourmentées, ces vergers d’abricotiers ou de néfliers, ces grands noyers et ces peupliers dans cette terre grise volcanique, ces miracles que sont les petits vignobles bien entretenus ou les minuscules champs labourés dans des endroits qui nous ont paru bien difficiles d’accès à pied.
Nous aimons ces énigmes que sont les peintures en noir et rouge autour des fuies à des hauteurs impressionnantes.
Nous aimons ces morceaux de façades roses bien lisses et bien polies sur des rochers rudes et abrupts. Et puis, au détour d’un de ces chemins sableux où la chaleur peut être étouffante, un gars a installé là quelques chaises, quelques coussins et un samovar pour que le marcheur puisse faire une pause. Et alors le regard s’évade entre les pitons rocheux et se heurte à une montagne rose qui n’est pas sans nous rappeler la montagne sacrée que nous avions tant aimée et arpentée voici quelques années pendant notre séjour à Thèbes (Egypte).
Et puis nous aimons aussi beaucoup la ravissante maison troglodyte dans laquelle Jean et Marie Michelle nous ont chaleureusement accueillis, toute en voûtes et en escaliers, décorée de tapis et de coussins colorés, d’objets artisanaux.
Mais nous n’aimons toujours pas être réveillés à 4 h du matin par le muezzin bien qu’ici il annonce aussi la préparation puis l’envol des montgolfières qui peuvent être jusqu’à soixante dix à survoler le site au lever du jour, parfois même un peu trop près les unes des autres. Beau spectacle.
Istanbul
Vendredi 28 juin 2013
C'est en bus que nous sommes arrivés à Istanbul mercredi matin. Puis traversée du Bosphore par le bac, droit sur les jardins de la Corne d'Or.
Premiers tours de roues dans Istanbul au pied des remparts. A 9h nous avions déposé nos bagages dans une chambre d'hotel ,les vélos dans la cour intérieure, et pris une douche. Si nous avions su nous aurions pris le temps de chercher un peu plus et n'aurions pas payé trois nuits d'avance. L'Orient Hotel n'est ni plus ni moins qu'un bar de nuit avec musique et hurlements des consommateurs jusqu'à 2h du matin. Je me console à la pensée que les clients des hôtels plus chers voisins en profitent autant que nous.
J'avais imaginé rester une semaine à Istanbul pour déambuler et rêvasser dans les vieux quartiers. Mais, outre que le Stanbul de Pierre Loti n'est plus qu'un songe, notre bourse n'y résisterait pas. Et après trois jours nous aspirons déjà à retrouver de grands espaces.
Le point fort de la visite touristique restera sans nul doute Sainte Sophie, cette masse de pierre coiffée de coupoles. Chaque fois que nous arrivons sur l'immense place Sultanhamet ,c'est le choc. La première fois on la trouve grosse, lourde, puis très vite, on l'aime. L'intérieur s'impose moins que l'extérieur. Malgré ses nombreuses colonnes, le jeu des marbres, les dorures et les mosaïques superbes, la bâtisse parait surtout énorme. En grimpant sur la corniche au niveau de la coupole par la rampe accessible à cheval, le récit du sacage de Ste Sophie par Umberto Eco dans "Bodolino" me revenait en mémoire.
Et quand on sort de Ste Sophie, c'est la mosquée bleue qui fait face, de l'autre côté de l'esplanade, elle aussi plus belle à mon avis de l'extérieur.
Le soir, peu avant le coucher du soleil ,il y a foule sur cette place Sultanhamet mais c'est pourtant très tranquille. De nombreux bancs permettent aux promeneurs de venir contempler les deux monuments et les vendeurs de thé passent entre les rangs en lançant leur cri "Tchaï! Tchaï! Tchaï..." Deux jours de suite nous allions y dessiner et finir l'après-midi. Dans la foule se détachent nombre de silhouettes noires de femmes camouflées. A leurs regards, on les devine généralement jeunes. Ces "boites aux lettres" comme je les apelle, seule une fente étant faite au niveau des yeux, non seulement me mettent mal à l'aise mais me donnent toujours envie de leur arracher le masque. Elles sont trop souvent provocatrices. L'une d'entre elles me lança de loin en Anglais, sans un bonjour ni même un sourire évidemment,:"Vous vendez vos dessins? C'est combien?" Je fis mine de ne pas comprendre , l'ignorant ostensiblement. Je ne parle pas aux fantômes, surtout s'ils ne savent pas dire bonjour.
Nos croquis de Ste Sophie et de la Mosquée bleue
Nous faisions également une promenade sur le Bosphore. Un peu déçue de ne pas frôler des dizaines de pétroliers se croisant, histoire de pouvoir m'écrier "Oh!Là'là!" comme devant certains reportages de dix ans en arrière. Mais c'est tout de même mieux si leur circulation est plus réglementée qu'autrefois. La vue sur les palais et les quelques yalis de bois (maisons de vacances des riches Stambouliotes) encore bâtis sur les rives en est plus agréable. Le courant est fort dans ce chenal et au niveau du fort médiéval le passage entre les deux mers est vraiment étroit. Nous étions à l'issue de cette promenade, saoûls non pas de vent, mais de bruit sur ce bateau encombré de petites familles dont les gamins avaient transformé le pont en cour de récréation, la musique et les commentaires incompréhensibles même en Anglais, diffusés par haut-parleur.
Promenade sur le Bosphore
Nous avons fait aussi une promenade en bateau sur la Corne d’or jusqu’au tombeau du sultan Eyup. Il y avait foule, principalement de femmes toutes voilées ou en foulard, et les marchands du temple étaient nombreux dans ce lieu de pèlerinage. C’est là que Pierre Loti venait rencontrer ses petites amies « Les désenchantées » et un escalier ou un funiculaire mènent au sommet de la colline et au café Pierre loti où il venait soit disant chercher l’inspiration. Mais pour moi, Pierre Loti était en bas, près d’Eminonü et des vieux quartiers, à fumer le narghilé, déguisé en Turc.
Non loin de là, à l’intérieur des murs de l’ancienne Constantinople, nous poussions à pied jusqu’à une église orthodoxe. Quelle merveille ! Jamais je ne me suis sentie autant issue de culture chrétienne qu’en retrouvant le plaisir des peintures peintes à fresque. Les mosaïques y sont d’une finesse extraordinaire. L’émotion était plus forte que devant les carreaux de faïence des mosquées. Nous redescendions par des rues populeuses, la vie débordant dans la rue
Quant au palais de Topkapi, nous en sortions vannés après quatre heures de visite. Plein les pattes. Overdose de faiences bleues. Là encore c'est grand, c'est beau, mais c'est trop.
Il semble que les promeneurs et autres touristes soient de plus en plus amoureux d’eux-mêmes. Impossible de vouloir regarder une belle porte, une mosaïque, une statue ou tout autre chose de remarquable sans que quelqu’un ou quelqu’une soit en train de se faire photographier devant. Même les points de vue sont pris d’assaut par des gens qui se font tirer le portrait. Et si vous avez le malheur de vouloir occuper les lieux quelques instants pour contempler le paysage, vous vous faites engueuler. Mais que font-ils donc de toutes ces photos d’eux-mêmes ? Aiment-ils donc tant leur image ?
En sortant de là nous n'avions qu'une envie : aller boire un thé et nous reposer un peu. Alors qu'à deux reprises le garçon de la maison de thé voulut m'enlever mon verre alors que je n'avais pas fini de le boire, je m'insurgeai bruyamment ,lâchant un "Merde!" retentissant, ce qui prouva une fois de plus que parfois on peut se faire comprendre en parlant sa langue natale même à l'étranger. Je sais bien qu'en Turquie on dessert votre table sitôt votre assiette ou votre tasse vides, mais tout de même qu'on me laisse le temps de les vider
Nous pensions, nous en étions certains, trouver une carte de Bulgarie dans cette grande capitale. Courant toutes les librairies, d'échec en echec, nous finissions par avoir une explication par l'un des libraires: "Vous n'en trouverez pas", nous dit-il "ni même de cartes des autres pays. Nous n'avons que celles de Turquie. C'est très compliqué pour importer des cartes étrangères. Il nous faut demander des autorisations difficiles à obtenir. Il n'y a qu' une carte de l'Europe, éditée ici. Vous la trouverez peut-être". Ca alors! On trouve des guides sur la Chine et l'Argentine, mais pas une carte d'Italie ou d'Allemagne! Alors la Bulgarie...! Pourtant c'est le voisin le plus proche.
Et hier dimanche nous sommes arrivés par le bus à Edirne. A demi somnolente je voyais défiler des paysages de plaines cultivées. Tout de même dommage d’être en bus pour une fois que le terrain est plat. Il va être temps de réenfourcher les bicyclettes si nous ne voulons pas faire un voyage avec vélos et non à vélo. Mais la D100 qui relie Istanbul à la Bulgarie est réputée parmi les cyclos pour son intense trafic de camions. Et puis, avouons-le, nous avons hâte maintenant de poursuivre le voyage et de passer à autre chose.
Edirne, ville frontière entre la Bulgarie, la Grèce et la Turquie, nous parut très décontractée, souriante, les femmes se promenant sans foulard et sans voiles, populations mélangées. Nous comprenions alors combien l’atmosphère d’Istanbul nous a semblé pesante. A maints petits détails on sent qu’on a quitté l’Asie et que c’est le retour en Europe. Et, Oh surprise !, nous y avons retrouvé la Loire ! Oui, oui, c’était bien elle, avec ses bancs de sable, ses saules blancs, son grand ciel limpide où traînent quelques nuages blancs venus de l’Ouest. Ceux qui nous connaissent depuis longtemps savent les liens qui nous unissent à ce fleuve. Aussi nous vous mettons ci-dessous une photo de notre Loire, prise ce matin. Seul un détail dénonce que nous ne sommes pas en Anjou.
Ainsi s’achève notre séjour en Turquie.
"Hosçakal", au revoir en turc
Ce à quoi vous devez répondre, si vous êtes polis et restez sur place
"Güle – gülé"
Nous ne sommes pas prêts de l’oublier ce mot là.
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